Pour aller plus loin

Que signifie cette fête ?

La Fête-Dieu était aussi appelée fête du Corpus Christi (Corps du Christ dans l’hostie) ou fête du Saint-Sacrement. Le nom de Fête-Dieu n’existe qu’en français. Elle célèbre la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie (l’hostie consacrée) et commémore l’institution de ce sacrement. Elle est née après un débat théologique suscité par l’hérésie de Béranger de Tours au 12^e siècle et de la vision d’une religieuse belge, sainte Julienne de Cornillon. C’est le pape Urbain IV qui institua cette fête en 1264 par la bulle Transiturus de hoc mundo. En 1318, le pape Jean XXII demanda que l’on fasse une procession dans les rues en portant l’Eucharistie, révélant ainsi publiquement la foi en la présence réelle du Christ. C’est aussi à cette occasion que fut inventé l’ostensoir, un objet liturgique destiné à contenir l’hostie consacrée et à l’exposer à l’adoration des fidèles.

Comment est-elle célébrée ?

La messe de la fête du Corps et du Sang du Christ est dite en ornement blanc. La communion au Corps du Christ, symbolisé par l’hostie consacrée prend une saveur particulière en ce jour. Cette date est très souvent choisie pour les premières communions. Autrefois, le prêtre portait l’Eucharistie dans un ostensoir au milieu des rues et l’on allait de reposoirs en reposoirs, des autels provisoires dressés à chaque station, en marchant sur un tapis de pétales de fleurs. Cette tradition se perpétue encore en Italie, en Bretagne et en Alsace. À Fribourg en Suisse, où il existe une Vénérable confrérie du Très-Saint-Sacrement depuis 1653, c’est une très grande fête qui associe autorités civiles et religieuses.

Le saviez-vous ? L’eucharistie ?

L’Eucharistie est le sacrement par lequel Jésus-Christ livre son Corps et son Sang (par lesquels il se donne lui-même), afin que les fidèles aussi se donnent à lui par amour et qu’ils s’unissent à lui dans la communion. L’Eucharistie est « source et sommet de toute la vie chrétienne » (Concile Vatican II). Jésus a institué l’Eucharistie la veille de sa mort, dans la nuit où il fut livré, quand il rassembla les apôtres autour de lui et qu’il célébra avec eux la dernière Cène (le Jeudi saint). Pendant la messe, les offrandes du pain et du vin sont changées en Corps et Sang du Christ (transsubstantiation). Le sacrifice que le Christ a offert une fois pour toutes sur la croix (le Vendredi saint) est ainsi rendu présent et actuel sur l’autel : il accomplit l’œuvre de la rédemption de l’humanité. En « mangeant » le Corps du Christ, l’Église devient Corps du Christ (qui est un autre nom pour désigner l’Église). Dans l’offrande du Christ qui se donne aux fidèles avec son âme et son Corps, il y a place pour leur vie entière : travail, souffrances, joies, etc. Tout peut être uni à l’offrande du Christ. Les fidèles sont ainsi transformés et deviennent pour les autres une sorte de bon pain nourrissant. Parce que Dieu est réellement présent sous les espèces consacrées du pain et du vin, ces saintes espèces doivent être conservées avec le plus grand respect, et les fidèles doivent adorer leur Seigneur et Sauveur présent dans le Saint-Sacrement.