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Après l’incendie, la Manufacture Vincent-Petit a déposé en urgence, avec les six autres ateliers réquisitionnés, les vitraux des baies hautes de Notre-Dame, miraculeusement épargnés, mais noircis par la suie.
Durant deux ans et demi, un protocole méticuleux a guidé leur restauration en atelier : documentation avec photographies grâce à des microscopes à lumière transmise et réfléchie, tests puis nettoyage des surfaces recto et verso avec un bâtonnet entouré de coton, retouches des peintures manquantes à l’identique, consolidation du plomb. « Une baie peut représenter jusqu’à 80 panneaux, soit 25 à 30 m², et nous avons restauré 24 baies du côté sud et de la sacristie. Un travail colossal qui exige des gestes précis et répétés » confie Flavie Serrière-Vincent-Petit, conservatrice-restauratrice du patrimoine vitrail et présidente de la manufacture.
Une dizaine de spécialistes ont travaillé à flux tendus en atelier, tandis que d’autres reposaient sur place les vitraux rénovés, avec l’entreprise Arts et Forges pour les serrureries, sans interruption jusqu’à fin novembre 2024. « Nous avons mis beaucoup de jeunes sur le chantier, pour qu’ils vivent cette expérience unique. L’entraide entre les métiers a été incroyable, avec des échanges constants pour harmoniser nos pratiques. Avec cette organisation hiérarchisée, on a pu faire l’impossible ! »