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Nov 24
Sommaire

    Ce projet inédit et innovant, engagé en lien avec l’Agence Régionale de la Santé (ARS), les Conseils Départementaux, les associations et les représentants des professionnels de santé, s’inscrit dans le cadre du Pacte pour les Ruralités. Il vise à renforcer l’accès aux soins pour les femmes en milieu rural, en proposant des services de dépistage mobile, notamment un mammographe embarqué.

    Un investissement pour la santé des femmes

    Avec ce premier AMI, la Région mobilise 2,1 millions d’euros, pour améliorer la prévention et le dépistage de pathologies qui impactent la santé des femmes, dont le cancer du sein. Les bus santé embarqueront des mammographes pour effectuer des dépistages près des lieux de vie des femmes, dans le cadre de campagnes de santé publique, et permettront une prise en charge en lien avec le Centre Régional de Coordination du Dépistage des Cancers (CRCDC) et les professionnels de santé des territoires concernés.

    Une réponse aux inégalités territoriales

    Les études montrent en effet que les femmes vivant en milieu rural sont davantage confrontées aux difficultés d’accès aux soins. Dans le Grand Est, 40 % de ces femmes n’ont pas de suivi gynécologique et 20 % ne disposent pas de médecin traitant. Ces disparités de soins constituent un enjeu majeur de santé publique, avec un taux de renoncement aux soins plus élevé dû à des contraintes financières, de mobilité ou de disponibilité.

    Calendrier de l’AMI et perspectives d’avenir

    La Région attribuera les subventions aux lauréats en octobre 2025, avec un financement pouvant couvrir jusqu’à 70 % des coûts en investissement des projets, à hauteur de 700 000 euros maximum. Le programme « Bus Santé » incarne la volonté régionale de garantir une prise en charge sanitaire plus équitable pour les femmes, et de promouvoir la prévention en santé. Un deuxième AMI, prévu pour 2026, se concentrera sur la prévention générale et l’éducation à la santé.

    Repères sur la santé des femmes en France

    Les femmes en France bénéficient d’une espérance de vie plus longue que les hommes (85,1 ans contre 79,3 ans), mais vivent moins d’années en bonne santé. Elles rencontrent également des inégalités d’accès aux soins, accentuées par des contraintes familiales, professionnelles et des difficultés de mobilité, surtout en zones rurales. Socialement, les femmes sont plus souvent responsables de la santé familiale, au détriment de leur propre suivi médical.

    D’après une enquête de 2021-2022, de nombreux indicateurs de santé publique sont préoccupants : 90 % des femmes présentent des facteurs de risque cardiovasculaire, 50 % des risques gynéco-obstétricaux, et 27 % souffrent de dépression. Par ailleurs, 39 % présentent une tension élevée, et 79 % n’ont aucun suivi cardiovasculaire. Sur le plan des cancers, ceux du sein, du rectum, du côlon et du poumon sont les plus fréquents et sont en augmentation chez les femmes, alors qu’ils diminuent chez les hommes.

    Enfin, l’accès limité aux dépistages (comme le cancer du sein, auquel 52,3 % des femmes de 50-75 ans ne participent pas) souligne l’importance d’amener les services de santé au plus près des lieux de vie pour réduire les inégalités sociales et géographiques.