22
Nov 19
Sommaire

    Dans le cadre de sa stratégie de Smart Region, la Région Grand Est a noué un partenariat avec le Syntec Numérique et Grand Enov, l’Agence Régionale d’Innovation, pour enrichir sa réflexion et élaborer un cadre d’action global qui permette de déployer des initiatives concrètes sur l’ensemble du périmètre régional. Il vient d’aboutir à la signature d’une Convention tripartite, adoptée en Commission permanente le 22 novembre.

    Le Syntec numérique est un acteur essentiel en France car il représente les Entreprises de Services du Numérique (éditeurs de logiciels, sociétés de conseil en technologies, agences web) soit 2 000 entreprises adhérentes qui réalisent 80% du chiffre d’affaires total du secteur (56,3 Mds € et 474 000 employés). Le numérique est en effet un secteur en pleine croissance (+4,2% en 2019) et un catalyseur de la digitalisation du reste de l’économie : 474 000 emplois numériques ont été créés en France en 2018.

    L’apport du Syntec pour accompagner les transitions numériques, écologiques et managériales indispensables au renforcement de l’attractivité du Grand Est, dans un contexte transfrontalier qui agit à la fois comme un moteur mais aussi comme un « aspirateur » de talents et de compétences, constitue donc une véritable opportunité.

    Cette convention tripartite s’inscrit autour de 3 priorités majeures :

    Fédérer et renforcer l’écosystème numérique 

    Issue de la fusion de trois régions, l’écosystème numérique du Grand Est reste à unifier dans l’optique d’une plus grande visibilité et d’une meilleure cohérence d’action au niveau national et international. L’enjeu est ici de permettre aux clusters numériques territoriaux de se fédérer, tout en conservant leur ancrage et leur pertinence territoriale.

    Développer les compétences, la formation et l’emploi

     « Se former pour se transformer » : c’est cette cette conviction qui constitue le fil rouge de ce 2ème axe.  La Région assume une responsabilité particulière dans l’accompagnement des apprenants (lycéens, étudiants, adultes en reconversion) et des demandeurs d’emplois qui doivent acquérir des compétences numériques ou s’orienter vers des métiers qui offre de nombreux débouchés. Cette Convention propose à cet égard plusieurs pistes d’action pour mieux faire connaître les métiers et les formations, sensibiliser les plus jeunes (et notamment les jeunes filles, encore trop peu nombreuses) ou faciliter l’appréhension des technologies émergentes par les entreprises (intelligence artificielle et RPA, Robotic Process Automation).

    L’objectif est naturellement d’élargir les viviers de compétences pour répondre aux besoins aigus de talents exprimées par les entreprises régionales, soumises par ailleurs à une forte concurrence des pays frontaliers (Suisse, Luxembourg, Allemagne dans une moindre mesure) en termes de rémunération. Et de permettre au secteur numérique de disposer des moyens humains suffisants pour accompagner la transformation digitale du reste de l’économie régionale.

     Cette Convention tripartite intègre également un volet relatif au Pacte Productif, un cadre de mesures gouvernemental qui vise à atteindre le plein emploi en 2025. Le Syntec numérique a en effet proposé au Gouvernement de généraliser au plan national et d’élargir à d’autres secteurs « Numéric Emploi Grand Est » (NEGE). Ce dispositif partenarial, né en Région Alsace en 2013, permet de sélectionner, de former et de réinsérer des demandeurs d’emplois (jeunes sans formation ni qualification, informaticiens en reconversion) en fédérant les acteurs régionaux (Région, Pôle Emploi, clusters numériques, entreprises).

    Le succès de NEGE, qui vise notamment à répondre aux besoins en compétences sur les métiers en tension et s’appuie sur une plateforme numérique de mise en relation entre demandeurs d’emplois et entreprises, est incontestable (500 dossiers traités par an, 200 stagiaires et un taux de retour à l’emploi de 90%). L’objectif est aujourd’hui de le transformer en outil de reconversion anticipatif, agile et adapté aux besoins de chaque territoire pour former massivement aux métiers ou aux compétences numériques afin de faciliter les transitions professionnelles dans des secteurs en forte mutation (banque, automobile, industrie manufacturière…)

    Faciliter les usages et la transformation numérique des territoires

    Au-delà des dispositifs de soutien à l’innovation, la Région Grand Est et Grand Enov travaillent conjointement sur des technologies émergentes (plan intelligence artificielle, structuration de la filière numérique -Cloud de confiance, objets connectés, blockchain, cybersécurité… -) ou sur des filières prioritaires (énergie, santé, industrie du futur, bioéconomie, mobilités) issues du SRDEII. Des domaines où l’expertise technique et la capacité de prospective du Syntec sont indéniablement nécessaires.

    La transformation digitale, si elle n’épargne aucun secteur de l’économie marchande ou non marchande, impacte également tous les types d’entreprises, de la TPE en passant par l’exploitation agricole ou l’artisan. Il est essentiel d’adresser l’ensemble du tissu entrepreneurial régional et le Syntec peut y contribuer en diffusant sa vision et en mobilisant sa capacité de conseil.

    Dernier enjeu, celui de l’accompagnement des territoires. Il s’agit de faciliter le déploiement de services numériques pour simplifier le quotidien de nos administrés, en lien avec les communes, EPCI et départements et ce, tout en favorisant le développement des offreurs de solutions régionaux. Pour cela, il est nécessaire de mieux faire connaître l’offre technologique régionale, en expérimentant, par exemple, dans le cadre d’un encouragement de la télémédecine, la création de forums (ou salons) régionaux qui permettent de faire se rencontrer la demande (élus, services, communauté médicale) et l’offre (start-up, entreprises).

    Cette convention, qui constitue une première étape, ouvre de nombreuses perspectives pour tous les partenaires et offre au Grand Est une plus grande lisibilité et visibilité de ses actions, où l’innovation n’est jamais un objectif en soi mais un moyen – puissant – au service de l’action publique. Elle sera signée le 26 novembre prochain à Strasbourg.