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    Le minnesänger Hesso de Reinach

    Organisée à la Maison de la Région (site de Strasbourg) du 5 février au 1er mars 2018, l’exposition « Dessine-moi un blason » invite à découvrir l’art héraldique à travers les collections du service des Archives de la Région Grand Est. Elle permet de présenter pour la première fois au public le manuscrit « Livre des Alliances de la famille de Reinach-Werth », acquis en 2014 par la Région, puis restauré et numérisé en 2016. Autour de ce manuscrit, de nombreux objets illustrent l’importance de l’art héraldique dans la société, depuis le Moyen-Age jusqu’à l’époque moderne : traités de généalogie, arbres généalogiques, lettres d’anoblissement, armoriaux, sceaux, vaisselle de table, almanachs, ex-libris.

     

     

     

     

    Ex libris au nom de Maximilien Constantin de Reinach

    Contrairement à ce que l’on imagine souvent, la noblesse n’était pas seule à posséder des armoiries. Les aristocrates, les bourgeois, les paysans, les villes et les institutions publiques ont possédé des armoiries. Cependant, la possession d’armoiries a, de tout temps, été perçue comme une marque de noblesse. Au XIXe siècle, le goût pour les blasons et les armoiries constitue sans aucun doute l’un des aspects importants du prestige nobiliaire. La famille de Reinach-Werth, établie au château de Niedernai (Bas-Rhin), ne fait pas exception à la règle. Le manuscrit « Livre des Alliances » est un ouvrage particulièrement prestigieux, réalisé entre 1836 et 1898, qui met en valeur les alliances contractées par les Reinach entre le IXe et le XIXe siècle. L’une des illustrations représente Hesso de Reinach, célèbre minnesänger ayant vécu au XIIIe siècle, un ancêtre mythique de la famille. En bas à droite, on reconnaît le blason de la famille Reinach.

     

     

    Arbre généalogique circulaire

    Le manuscrit « Livre des alliances » n’est pas une pièce isolée. D’autres documents présentés dans l’exposition témoignent encore de l’engouement des Reinach-Werth pour le blason. L’arbre généalogique est un support traditionnel de l’orgueil nobiliaire. Il peut parfois revêtir des formes originales, tel cet étrange schéma circulaire, réalisé au début du XIXe siècle. Les armoiries de Maximilien Frédéric de Reinach-Werth et de son épouse Charlotte Christine de Landsberg figurent au centre de la composition, entourées par celles de leurs ancêtres respectifs. L’œuvre est malheureusement restée inachevée.

     

     

     

    A la génération suivante, Maximilien Constantin de Reinach, fils de Maximilien Frédéric, fait imprimer toute une collection d’ex-libris pour marquer les ouvrages de sa bibliothèque. L’exemplaire présenté ici, de format ovale, est daté de 1843. Il associe les armoiries de la famille Reinach avec la croix de l’ordre de Malte, dont Maximilien Constantin a été membre.

     

     

    Assiette en faïence de Gien

    La vaisselle de table constitue un autre support possible pour les armoiries. L’assiette reproduite ici fait partie d’un service de table en faïence de Gien, réalisé probablement vers 1863, à l’occasion du mariage entre Félix de Reinach-Werth, fils de Maximilien Constantin, et Ernestine Balzac de Firmy, originaire de Toulouse. L’assiette comporte un décor en camaïeu de bleu d’inspiration rouennaise, avec bordure de lambrequins. Au centre, les blasons de Félix et de son épouse Ernestine sont surmontés d’une couronne et encadrés de deux lions faisant office de « tenants ». Le lion qui jaillit de la couronne ajoute une touche de fantaisie à l’ensemble. Cette assiette a appartenu jusqu’à une époque toute récente aux descendants des anciens propriétaires du château de Niedernai.

     

     

    Sources

    Le service des Archives de la Région Grand Est, site de Strasbourg, conserve plusieurs fonds anciens acquis entre 1986 et 2011. Les documents présentés ici font partie intégrante de ces fonds :

    • le Livre des Alliances de la famille de Reinach-Werth (2 J 1057)
    • l’arbre généalogique circulaire (5 J 4)
    • l’ex-libris au nom de Maximilien Constantin de Reinach-Werth (5 J 57)
    • l’assiette en faïence de Gien (2 J 1056)