Liaison Opérationnelle pour la Gestion de l’Aquifère Rhénan

• Enjeux qualitatifs

Malgré la mise en application de mesures pour la protection de la nappe rhénane au niveau qualitatif, les travaux menés démontrent une persistance de la pollution de ses eaux souterraines. Les principaux polluants sont les nitrates et les produits phytosanitaires, dont les substances peuvent être présentes des années après leurs introductions dans ses eaux.

• Enjeux quantités

L’enjeu est de rendre accessible à tous, à un coût minimum, une eau de bonne qualité. La faible profondeur de la nappe la rend facilement accessible et plus vulnérable aux pollutions de surfaces. Depuis lors, des travaux communs ont mis en évidence la quasi-généralisation de la pollution de ses eaux souterraines par le nitrate et par l’utilisation de produits phytosanitaires. L’intensification de l’agriculture, l’exploitation des gravières, l’élargissement des zones urbanisées ou industrielles sont des facteurs qui entrainent la perte de nos environnements naturels. Les activités humaines et les conséquences engendrées contribuent à rendre la nappe phréatique du Rhin Supérieur plus vulnérable aux pollutions.

C’est pourquoi, une concertation à la mise en œuvre des actions transfrontalières est menée au sein des instances transfrontalières. Cet objectif partagé correspond également à un axe fort de la directive européenne cadre sur l’eau du 23 octobre 2000 puisqu’elle préconise une utilisation durable de l’eau par la préservation à long terme des ressources actuelles et requière l’élimination de substances dangereuses.

La Liaison Opérationnelle pour la Gestion de l’Aquifère Rhénan (LOGAR) est un réseau d’experts mis en place à l’issue du projet INTERREG IV (2009-2012). C’est un réseau de coordination transfrontalière pour la protection de la nappe du Rhin supérieur. Au départ, la problématique de la préservation de l’aquifère rhénan était centrée sur la qualité de ses eaux. Lors de travaux menés dans les années 1990, la pollution anthropique des eaux souterraines était alors l’enjeu le plus préoccupant.

Aujourd’hui, on constate de plus en plus de problèmes liés à la quantité de la nappe rhénane, en particulier dus au changement climatique.

L’objectif principal de la construction d’un tel réseau est la mise en commun de compétences techniques nécessaires au développement et à l’application d’outils de prévision et d’aide à la décision spécifiques à la sauvegarde d’un patrimoine naturel. Ainsi à l’aide de ce partage d’outils de modélisations et des bases de données, l’état de la nappe rhénane peut être évalué et l’établissement de différents scénarios des évolutions possibles en sont alors déduits. Les projections des concentrations en nitrates jusqu’en 2050 ont ainsi permis d’établir plusieurs scénarios et il en ressort que malgré une réduction sensible de la pollution par les nitrates, il restera des zones fortement polluées en 2050. Les connaissances acquises durant les travaux menés sous le projet INTERREG IV ont contribué, de manière significative, à la compréhension de l’évolution de l’aquifère Rhénan.

La nappe rhénane est essentiellement alimentée par les précipitations et l’infiltration des cours d’eau, principalement du Rhin et de ses canaux latéraux. Au niveau des plaines alluviales, les eaux souterraines alimentent le réseau hydrographique principalement en situation de basses eaux et sont ainsi à l’origine, avec les prélèvements d’activités anthropiques, des sorties importantes.

La richesse des écosystèmes reliée à l’aquifère rhénan est, aujourd’hui, menacée par le dérèglement climatique. En effet, la nappe rhénane est connectée directement avec les milieux naturels de surface. Cette interconnexion en fait sa grande force mais la rend également plus vulnérable. On pense notamment aux zones humides, qui de par le réchauffement climatique, peuvent connaître des périodes de sécheresses de plus en plus intenses et régulières. Ces zones humides sont indispensables pour le bien être de notre planète et pourtant, ce sont les écosystèmes les plus détruits. Cela peut entrainer des conséquences au niveau qualitatif des eaux souterraines mais également des perturbations au niveau quantitatif de la nappe souterraine.